Les questions du temps et du partage des tâches domestiques sont au centre des problématiques de l’égalité femmes hommes.
Les femmes ont constitué pendant longtemps un « réservoir de temps » pour la famille. Elles s’acquittent toujours de 80 % des tâches ménagères, du soin des enfants et des personnes âgées devenues dépendantes. Ce travail gratuit de l’économie domestique constitue encore aujourd’hui une large part de l’emploi du temps des femmes et reste un facteur discriminant pour leur insertion professionnelle et sociale. Elles consacrent aux responsabilités domestiques et familiales le double de ce que consacrent les hommes. Dans cette optique, il n’est pas possible de corriger les disparités femmes-hommes dans la sphère professionnelle si l’on ne tient pas compte de l’interdépendance du temps.
Articuler les temps privés (tâches domestiques, maternité, enfants en bas âge, soin aux personnes âgées) et les temps professionnels devient un enjeu des politiques familiales et de l’emploi pour garantir aux femmes un égal accès au marché du travail. Dans un objectif de parité et de cohésion sociale, l’équilibrage des rôles sociaux doit être une des priorités de la société de demain.
La mise en place des congés parentaux et de paternité, censés mieux répartir la prise en charge de l’élevage des enfants, n’atteint pas l’efficacité attendue et prendre un congé parental reste le fait des femmes. Le poids des traditions culturelles pèse encore, ainsi que les obstacles posés par les entreprises, pas toujours favorables à l’absence des pères.
Ces barrières ont pour effet de pénaliser toujours plus les femmes qui prennent des congés parentaux longs pour pallier le manque de structures d’accueil des enfants en bas âge et le désengagement des pères de la sphère familiale. Retour à l’emploi difficile, moindre possibilité de promotion, manque d’accès à la formation marginalisent les femmes en entreprises sur des périodes trop longues. Quant aux pères, leur priorité reste le travail, premier facteur d’épanouissement dans leur vie, ce qui explique leur distance vis-à-vis des congés parentaux et leur faible recours à ces mesures.