La FFPE

Créée en 1989, la Fédération des Femmes pour l’Europe est une association de loi 1901, à but non lucratif, œuvrant pour l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les discriminations

La FFPE porte la conviction que les individus doivent prendre conscience de   leur capacité à évoluer et à devenir acteur-trice-s de leur propre changement.

La FFPE s’engage dès le départ dans la lutte pour la promotion de l’égalité femmes-hommes avec la volonté de repenser l’autonomisation des femmes en leur permettant de renégocier les places et les mérites dans la société en  s’engageant par ailleurs dans la lutte contre la montée de l’individualisme qui affecte les individus les plus fragiles et freine la cohésion citoyenne.

Aujourd’hui, la FFPE mène des projets dans la ville de Toulouse, plus spécifiquement dans le quartier Est où elle est implantée ainsi que sur la communauté Urbaine du Grand Toulouse.

 

PETIT RETOUR HISTORIQUE

 

Le Traité de Rome inscrit le principe d’égalité entre les femmes et les hommes comme un droit fondamental à l’article 2 du traité sur l’Union Européen (TUE), à l’article 157 du traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE) et dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE. Jusqu’en 1997, ceci va servir de base pour développer une politique de lutte contre les discriminations et de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment par la possibilité d’adopter des actes législatifs en vue de lutter contre toutes les formes de discriminations, dont celles fondées sur le sexe (art 19 du TFUE). L’UE va construire tout un arsenal légal et normatif (traité, directives, jurisprudence) dans le but de garantir l’égalité de rémunération, de traitement dans l’emploi et sur le marché du travail. Ce principe repose aussi sur des dispositifs non-contraignants avec la mise en place petit à petit de dispositif devant prendre en compte la dimension de genre dans l’ensemble des politiques européennes. En effet, pour protéger les droits des femmes, elle fonde en 1984 la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres (Parlement Européen). On retrouve également la Charte pour les femmes de la Commission européenne, le Pacte européen pour l’égalité entre les sexes du Conseil européen par exemple. Cet agenda social va être confirmé au début des années 2000 avec la création d’un Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes et lors de la stratégie de Lisbonne.

Les actions locales répondant à ces objectifs peuvent donc être financées par le Fonds Social Européen (FSE) qui un des deux Fonds structurels de l’Union Européenne avec le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) contribuant à la politique de cohésion économique et sociale de l’UE. Crée en 1957 par le Traité de Rome, le FSE est l’un des principaux leviers financiers européens pour soutenir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes en levant les freins à l’insertion professionnelle et sociale des femmes. Avec ce changement dans la répartition des fonds structurels européens, le FSE constituait un moyen financier privilégié dans la démarche de la FFPE

Dans la programmation en cours 2014-2020, l’égalité des chances, la non-discrimination et l’égalité entre les femmes et les hommes font partie intégrante des principes horizontaux prioritaires retenus dans le cadre du FSE.

C’est donc dans cette historicité que la FFPE s’établit. Dans son article 2 des statuts, on peut lire que l’objet de l’association au terme de sa création est de regrouper des femmes, des associations et des organismes ayant pour vocation de s’associer à la construction et à l’affirmation d’une Europe des Libertés et de la Démocratie. Elle a ainsi été fondée par un groupe de femmes persuadées que la participation des femmes dans la construction de l’Europe pouvait être porteuse d’une vision nouvelle, transversale et plus sociale. Depuis sa création, elle réfléchit à des solutions innovantes face aux problèmes de société, associant prise en compte des orientations des politiques publiques européennes et nationales, bonnes pratiques expérimentées, intégration de l’innovation, vision partenariale et systémique.

 

Initialement, elle développait son champ de compétences dans des projets Européens transfrontaliers, notamment en Catalogne et Suède. Depuis son origine, elle a participé, dans le cadre de partenariats, à des projets européens Interreg, Now, Youthsart et Equal visant principalement à promouvoir la coopération entre les régions européennes, le développement

de solutions communes dans différents domaines de la vie des femmes et le déploiement de nouveaux moyens pour réduire les discriminations et les inégalités sur le marché du travail.

Au début des années 1990, l’association s’est spécialisée dans le développement d’activités des femmes en milieu rural afin de pallier par la prise d’initiatives des femmes, au manque d’emplois en milieu rural.

A partir des années 2000, avec le projet Equal, elle se spécialise davantage dans la mise en place de solutions facilitant la gestion de la vie professionnelle et personnelle dans le but de s’insérer plus profondément dans la lutte contre les discriminations faites aux femmes dans l’emploi. Cette prise en compte nécessaire de la conciliation des temps de vie s’est petit à petit ancrée comme cœur de métier de la FFPE. Elle propose des outils de réflexion et d’organisation pour favoriser une meilleure articulation des temps de vie, une diminution de la charge mentale et des tensions dues aux responsabilités multiples.

 

Inscription dans le contrat de ville de Toulouse métropole

Le quartier Soupetard-La Gloire est l’émanation de deux quartiers se trouvant dans le secteur Est de Toulouse. C’est dans celui-ci que la FFPE mène la plupart de ses actions.

La nouvelle géographie prioritaire de la politique de la ville introduite par la loi de « programmation pour la ville et la cohésion urbaine » de 2014 a fait émerger 6 nouveaux quartiers prioritaires dans la commune de Toulouse dont Soupetard-La Gloire fait partie au coté des quartiers Arènes, Cépière, Beauregard, Saint-Exupéry, Rangueil et Pradettes. Cette redéfinition s’est exclusivement basée sur le critère des revenus. L’enjeu de la politique de la ville devient crucial du fait de la disparité des territoires de la métropole. Le quartier Soupetard-La Gloire n’échappe pas à la règle de la géographie des bas revenus qui rejoint celle de la concentration de logements sociaux : concentration de ménages en situation précaire et problématique d’exclusion.

Afin de réduire les inégalités concentrées dans les quartiers dits prioritaires, un plan d’actions de six ans (renouvelé depuis jusqu’en 2022), a été conduit avec une visée très opérationnelle. Il s’agit de mettre en œuvre des mesures déclinées dans les trois piliers de la politique de la ville : améliorer le cadre de vie à travers notamment le renouvellement urbain, la cohésion sociale et le développement économique et l’emploi. Les actions menées dans ce cadre doivent contribuer à lutter contre les discriminations, renforcer l’égalité femmes-hommes (confirmé par la loi Vallaud-Belkacem du 4 aout 2014 « pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes » et la mise à disposition d’un cadre de référence en la matière) et consolider la prise en compte de la jeunesse, axes transversaux prioritaires du Contrat de ville.

Signataire donc du plan d’action égalité femmes-hommes dans les quartiers prioritaires, Toulouse Métropole mène chaque année des travaux de fond sur la thématique en partenariat avec les associations. Cette année, la ville a souhaité rendre compte des démarches de ces dernières années en faveur du droit à la ville des femmes et des filles vivant dans les quartiers prioritaires[1] (droit essentiel pour la citoyenneté et l’égalité).

 La FFPE a été associée à ce projet dans la mesure où elle a organisé en 2015 une marche exploratoire dans le quartier Soupetard-La Gloire. Ces marches exploratoires servent de diagnostics visant la réappropriation de l’espace public par les femmes, à la diminution du sentiment d’insécurité qu’elles peuvent éprouver et à la reconnaissance d’une expertise chez les femmes habitantes de ces quartiers.

En supplément du rôle majeur des associations dans les quartiers, la loi du 21 février 2014 impose par ailleurs l’instauration d’une nouvelle instance consultative de démocratie participative locale : les Conseils Citoyens. Les habitant-e-s peuvent dès lors être associés à l’élaboration et au suivi du Contrat de Ville et exprimer les besoins, soutenir des projets et enfin, porter collectivement des améliorations. la FFPE, fait partie du Conseil Citoyen du quartier Est.

[1] Voir livret « femmes et espaces publics dans les quartiers prioritaires de la ville » de Toulouse métropole.